Interview de Laurent Loiseleur

Interview de Laurent Loiseleur le 23 juillet, dans la revue « la société du Grand Paris » dans la rubrique témoignages. Les thèmes abordés sont la place du Groupe Loiseleur dans les travaux du Grand Paris Express, les impacts du COVID 19 sur le Groupe Loiseleur et ses perspectives pour l’avenir.

1 – POUVEZ-VOUS NOUS PRÉSENTER VOTRE SOCIÉTÉ ?

L’entreprise Loiseleur Paysage a été créée par mon grand-père, pépiniériste horticulteur, en 1927. Aujourd’hui, je codirige le Groupe Loiseleur avec mon frère Marc et mon neveu Julien : l’ADN familial est très fort, on le revendique et on l’insuffle dans nos six filiales localisées en Île-de-France et dans l’Oise. Toutes ont pour point commun le végétal : engazonnement, plantations, ouvrages, terrassements, irrigation, gestion différenciée des espaces naturels, etc. Mais on a aussi une grande diversité d’interventions sur un panel très large, ce qui nous permet de disposer de plusieurs cordes à notre arc : espaces urbains et ruraux, zones humides, murs végétalisés, toitures végétalisées… Nous travaillons avec les secteurs public et privé, en entretien comme en création d’espaces verts ou d’espaces sportifs. L’un des lieux emblématiques de nos réalisations récentes en terrains de sport, étant le golf public de Roissy-en-France qui ouvrira en septembre prochain.

Depuis plus de vingt ans, nous nous sommes aussi diversifiés dans la valorisation des déchets verts. En tout, cela fait 220 salariés répartis sur six sites,  26 millions d’euros de chiffres d’affaires et 450 clients.

 

2 – QUELLES SONT VOS MISSIONS POUR LA RÉALISATION DU GRAND PARIS EXPRESS ?

En 2019, on a travaillé sur la commune de Chelles à la restauration d’une zone humide, en aménageant des espaces pour la faune et la flore avec la mise en œuvre d’un platelage en bois servant de cheminement pour la « découverte pédagogique ».  Ce projet avait pour but de compenser les impacts de la construction à Chelles de deux ouvrages du Grand Paris Express. Le terrain de 2 400 m² qui accueille le projet, au lieu-dit « le Bois Madame », était une friche sur l’ancien lit de la Marne. La nappe phréatique y est donc affleurante, ce qui crée un milieu naturellement humide. C’est un aménagement particulièrement respectueux de l’environnement même si on est dans une zone très urbaine.

 

3 – COMMENT VOUS AVEZ TRAVERSÉ LES TROIS DERNIERS MOIS ?

Ca ne s’est pas trop mal passé. On n’a vraiment été arrêté qu’entre le 17 mars et début avril. On a été en chômage partiel, ce qui ne signifie pas l’arrêt complet d’activité. Dès la fin mars, on a mis en place des plans de continuité d’activité validés par les instances sanitaires.  L’avantage de notre métier est qu’on peut être éloigné les uns des autres sur les chantiers. Les opérationnels se sont adaptés sur le terrain en prenant en compte les mesures sanitaires : il n’y avait qu’une personne par camion. Les plantations ont été plus tardives, on a planté en mai des végétaux qui se plantent en principe en mars, avril. La nature n’attend pas, le gazon et les arbustes poussaient et on était attendu pour entretenir.

 

4 – COMMENT VOUS ABORDEZ LES PROCHAINS MOIS ?

Entre le 15 mars et le 15 mai, aucune consultation n’est sortie, tout était reporté de semaine en semaine. Mais depuis début juin, il y a à nouveau un nombre important de consultations et les municipalités sont à nouveau en place. En outre, le parc Astérix ou Disney, sites ou nous intervenons, sont ouverts ou vont rouvrir. Donc à court terme, c’est plutôt encourageant. Pour l’automne et 2021, je suis plus inquiet. On reste donc attentiste mais quand même avec une pointe d’optimisme. Le cadre de vie, la nature en ville est un domaine porteur où l’on peut tirer son épingle du jeu.

 

5 – UN MESSAGE QUI VOUS TIENT À CŒUR ET QUE VOUS AIMERIEZ PARTAGER AVEC TOUTES LES TPE ET PME QUI TRAVAILLENT ACTUELLEMENT SUR LE CHANTIER DU NOUVEAU MÉTRO ?

L’aménagement paysager doit avoir sa pleine place dans des projets très urbains. Et plus un chantier est complexe, comme celui du nouveau métro, plus sa planification le plus en amont possible a son importance. Le végétal va tenir un rôle de plus en plus déterminant en ville. On s‘en rend compte lors des pics de chaleur, avec son rôle de régulateur thermique. Et on l’a vu durant le confinement, le manque d’espaces verts s’est fait durement ressentir.

 

Interview de LAURENT LOISELEUR , PRÉSIDENT DU GROUPE LOISELEUR paru sur www.societedugrandparis.fr

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