Taille, tonte, élagage… Toutes ces opérations courantes d’entretien paysager génèrent chaque année des volumes considérables de matières organiques. Longtemps perçus comme des résidus à éliminer, ces déchets sont désormais reconnus comme une ressource à part entière, porteuse de valeur agronomique et énergétique.
Alors comment donner une seconde vie à cette matière végétale ? Quelles sont les solutions concrètes pour valoriser les déchets verts issus des espaces paysagers ? C’est ce que nous allons explorer dans cet article.
Comprendre les enjeux de la gestion des déchets verts
Déchets verts : de quoi parle-t-on ?
Les déchets verts regroupent l’ensemble des résidus végétaux issus de l’entretien des espaces extérieurs, comme :
- Les résidus de tonte et de désherbage
- Les déchets de taille et d’élagage
- Les feuilles mortes
- Les débris végétaux issus du débroussaillage ou du broyage
Dans un langage plus technique, on distingue les déchets “ligneux” et “non ligneux”.
Si ces matières végétales semblent anodines, leur gestion pose pourtant de véritables enjeux logistiques et environnementaux.
Pourquoi la gestion des déchets verts représente un défi croissant
Les collectivités, les entreprises du paysage et les particuliers produisent plusieurs millions de tonnes de déchets verts chaque année en France.
Cette production massive soulève plusieurs enjeux majeurs :
- Enjeux environnementaux : les déchets verts mal gérés peuvent générer des émissions de gaz à effet de serre et des fermentations en aérobiose qui génèrent des nuisances ou de mauvaises odeurs. Leur transport et leur accumulation pèsent ainsi sur le bilan carbone global. Une gestion raisonnée permet au contraire de préserver la ressource organique et de limiter les impacts sur les sols et sur l’air.
- Enjeux réglementaires : le cadre légal s’est durci avec une interdiction du brûlage à l’air libre, une obligation de tri à la source ou encore un encadrement strict des sites de traitement via le régime ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement). Ces évolutions imposent aux collectivités et aux entreprises du paysage de revoir leurs pratiques pour être en conformité.
- Enjeux logistiques et économiques : les volumes à gérer sont massifs et saisonniers, concentrés sur quelques mois de l’année. Les plateformes locales de traitement sont encore inégalement réparties, ce qui augmente les coûts de transport et complexifie la planification.
Ces trois dimensions (environnementale, réglementaire et opérationnelle) font de la gestion des déchets verts un véritable levier stratégique pour la filière paysage.


Vers une gestion plus durable et encadrée
Face à ces contraintes, la filière évolue vers des modèles plus responsables, fondés sur la valorisation.
Plutôt que de considérer les déchets verts comme des déchets, les acteurs du paysage les abordent en effet de plus en plus comme une ressource naturelle à part entière.
Cette évolution s’appuie sur trois grands principes :
- Réduire la production de déchets,
- Optimiser leur collecte,
- Et favoriser leur réemploi au plus près du lieu où ils ont été produits.
Une approche circulaire qui transforme le “déchet” en ressource et fait de la gestion des déchets verts un levier concret de durabilité pour les espaces paysagers.
Les solutions concrètes de recyclage des déchets verts
Le compostage et la production d’amendements organiques
Le compostage reste la voie de valorisation la plus connue et la plus accessible pour les déchets verts. Il permet de transformer la matière végétale en compost, en support de culture ou en terreau, utilisables dans les espaces verts, les jardins ou l’agriculture.
Les principaux atouts :
- Amélioration de la fertilité des sols grâce à un apport en matière organique stable,
- Réduction du recours aux engrais chimiques,
- Meilleure rétention d’eau et stimulation de la vie microbienne du sol.
Les plateformes, publiques ou privées, peuvent aujourd’hui traiter plusieurs milliers de tonnes par an, en combinant broyage, fermentation, maturation et tamisage.
Le broyage et paillage
Le paillage consiste à broyer la matière végétale ligneuse pour la transformer en copeaux ou en fragments utilisés en couverture du sol. Appliqués au pied des arbres, dans les massifs ou sur les zones plantées, ces paillis naturels limitent l’évaporation, protègent les sols et freinent la pousse des adventices.
Leurs principaux bénéfices :
- Maintien de l’humidité et réduction du stress hydrique des plantations,
- Amélioration progressive de la structure du sol,
- Limitation des mauvaises herbes, sans recours aux produits phytosanitaires.
Le paillage est généralement produit sur les plateformes à partir de déchets verts broyés, puis réutilisé sur d’autres chantiers d’aménagement. Il constitue aujourd’hui l’une des voies les plus simples et les plus efficaces de valorisation des déchets végétaux, en cohérence avec une approche circulaire du paysage.



La valorisation énergétique : bois déchiqueté et biomasse
Les déchets dit “ligneux” (tailles d’arbres, élagages ou souches) peuvent être transformés en bois déchiqueté, un combustible utilisé dans les chaufferies biomasse.
Ces installations produisent de la chaleur à partir de matières végétales, en substitution des énergies fossiles. Elles alimentent souvent des bâtiments publics, des logements collectifs ou des équipements communaux.
Cette filière, en fort développement, favorise une approche locale et durable de l’énergie. Elle permet :
- De réutiliser une ressource existante plutôt que de l’éliminer,
- De réduire la dépendance aux combustibles fossiles,
- Et de limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Le bois issu des déchets verts est trié, broyé puis séché pour obtenir une granulométrie adaptée à la combustion. Cette valorisation énergétique illustre parfaitement la complémentarité entre gestion des espaces paysagers et production d’énergie renouvelable.
L’expertise du Groupe Loiseleur : valoriser localement les ressources naturelles
Natureco, la filiale du Groupe dédiée au recyclage
Créée en 1998, Natureco incarne l’engagement historique du Groupe Loiseleur en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable.
Spécialisée dans le traitement et la valorisation des déchets verts, la filiale dispose
de deux plateformes sous autorisation classées ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) situées à Nogent-sur-Oise et Crépy-en-Valois.
Ces sites, implantés au nord de l’Île-de-France, assurent chaque année le traitement de :
- 40 000 tonnes de déchets verts valorisés,
- 5 000 tonnes de bois biomasse transformé,
- Et 12 000 tonnes de compost commercialisé.
Les infrastructures de Natureco permettent de recycler l’ensemble des déchets végétaux issus des chantiers du Groupe Loiseleur, des services techniques des collectivités publiques du Sud Oise ainsi que du réseau des déchetteries du SMDO (Syndicat Mixte du Département de l’Oise).


Une approche globale et vertueuse de la gestion des déchets verts
Grâce à Natureco, le Groupe Loiseleur met en œuvre une gestion circulaire des matières issues de ses chantiers.
Les déchets verts collectés lors des travaux d’aménagement ou d’entretien sont valorisés, puis réutilisés sur d’autres projets du Groupe.
Depuis 2023, les composts produits, sur les plateformes Natureco permettent également de transformer des terres excavées en terre végétale recyclée. Cette démarche permet de préserver les terres arables et de s’inscrire dans une économie circulaire de nos
supports de culture.
Cette synergie entre les activités de paysage, de sport et de recyclage crée des boucles locales vertueuses, où chaque ressource retrouve une utilité.
Une approche concrète, fondée sur l’innovation et l’éco-responsabilité, au service des territoires et du développement durable.



